Les espèces chimiques organiques du mercure contiennent au moins un atome de mercure, et un fragment organique lié par une liaison chimique mercure - carbone (par exemple le chlorure de méthylmercure : CH3HgCl) .
Les espèces chimiques organiques du mercure proviennent de différentes sources humaines.
Les composés organiques du mercure
peuvent être facilement absorbés par les plantes et les
animaux.
Le chlorure de méthylmercure CH3HgCl
est un composé qui est soluble dans les graisses ; il franchit
les membranes des cellules. Il n'est pas facilement éliminé par
l'organisme qui accumule les quantités de mercure organique
absorbées.
Dans les rivières, les lacs ou les
mers, le phytoplancton peut être contaminé par les sédiments contenant du mercure. Ensuite, les poissons
absorbent ce phytoplancton et se retrouvent eux mêmes intoxiqués. Le
mercure organique s'introduit ainsi dans différentes chaînes
alimentaires du réseau trophique dont l'homme est le prédateur supérieur.
La pollution est dangereuse : elle
atteint toutes les catégories d'êtres vivants (plantes,
poissons, mammifères...) et peut être mortelle dans le cas
d'intoxication chronique (de petites quantités absorbées
pendant longtemps) ou aiguë (une grande quantité absorbée en
une seule fois).
La croissance des plantes aquatiques
peut être modifiée. Ainsi, la photosynthèse du phytoplancton peut-être perturbée par la présence de
l'élément chimique mercure.
En ce qui concerne les animaux, le
chlorure de méthylmercure se concentre dans certains organes
comme le foie, les reins ainsi que dans le sang. On le retrouve
également dans le cerveau en concentration moins importante.
Chez l'être humain, il passe facilement à travers la paroi du placenta. Des recherches ont montré que le chlorure de méthylmercure présent dans le sang du foetus est de 1 à 3 fois plus concentré que dans le sang de sa mère. Même un très faible taux de contamination chez la femme enceinte peut avoir de sérieuses implications pour l'enfant. Celui-ci peut subir de graves atteintes.
Dans les années 50-60 une
épidémie d'intoxication au chlorure de méthylmercure est
survenue au Japon dans la baie de Minamata.
L'usine Chisso utilisait du mercure
comme catalyseur et les déchets rejettés dans la baie de
Minamata contenaient environ 1% de chlorure de méthylmercure.
Celui-ci fut absorbé et concentré dans le poisson dont se
nourissaient les pêcheurs de cette baie. Le premier cas de
personne souffrant d'empoisonnement apparut en 1953. Même si les
rejets cessèrent en 1968, les effets cumulatifs du poison
engendrèrent 1200 décès (en 1956 : 549 victimes, en 1965 : 119
victimes). Entre 1932 et 1968, 81 tonnes de mercure furent
déversées dans la baie.
Les symptomes de la maladie de Minamata sont variés. Il s'agit de :
Dans les cas d'exposition intense ou prolongée, ces symptômes sont irréversibles.
La page mercure (pollution de l'eau)